Leur créer des souvenirs culinaires
Publié le 29 Janvier 2015
Le thème de cette semaine pour les Jeudis Education chez les WonderMômes me parle bien : « Chandeleur et autres traditions culinaires, à transmettre ou non ? »
Ma réponse tiendra en trois mots :
Oui, Oui et surtout Oui !
Ah, on me dit que ce n’est pas suffisant comme réponse, qu’il faudrait argumenter un poil. Bon, d’accord, mais pas dans mon assiette le poil, alors…
Si j’interprète un peu le sujet, ça m’évoque Enfance et Nourriture. Et là, forcément, c’est la madeleine de Proust. C’est l’alliance des odeurs, des goûts et des souvenirs. C’est la charlotte glacée ou le gâteau de Savoie de ma maman. C’est l’éternel gratin de macaronis de ma mamie, quoi qu’il fût concurrencé par son gigot d’agneau. Ce sont les bols en vieux grès sur la longue table en bois dans la cuisine de ma grand-mère. C’est le tajine de ma marraine.
Je crois bien que pour chaque personne de mon entourage, j’ai un met qui lui est associé. A croire que j’ai la mémoire dans l’estomac. Il faut dire que je suis issue d’une famille qui aime bien manger. Je ne compte plus les discussions qui portent sur ce thème d’ailleurs, toujours autour d’un bon repas, forcément.
J’ai la chance d’avoir trouvé un homme qui partage mon appétit, et c’est vrai que j’essaye d’initier le palais de nos plus-si-minis aux délices culinaires. A en juger par leur inexorable faim et leur facilité à manger quelques cuillerées d’un plat qui ne les attire guère sous prétexte qu’un bon dessert les attend derrière (ne serait-ce qu’un fruit ou un laitage), ils ont hérité de nos gênes de gourmands.
L’idée d’être une maman gâteau me plait bien. J’adore quand Bull2Boy me réclame LE fondant au chocolat, et je craque souvent quand il quémande des crêpes pour le goûter. Il me fait rire à repousser son assiette en grimaçant avant même d’avoir goûté, pour finalement adorer dès la première bouchée. J’accepte d’ailleurs de plus en plus volontiers son aide en cuisine, même si je sais bien que ce n’est pas un gage d’appréciation du plat, au final.
Quant à MissTer, elle n’est pas en reste. Quand elle a envie de se mettre aux fourneaux, je lui laisse volontiers les commandes et la guidant de loin. Et je ne te dis pas la fierté qu’elle a à nous servir ses propres plats. Mais pour l’heure, elle est plutôt dans une période de rejet des légumes et me demande souvent si je fais EXPRES de préparer des choses qu’elle déteste. Est-il nécessaire de préciser que je plaide non coupable ? D’autant que j’essaye toujours de prendre leurs goûts en compte dans mes menus. De privilégier pour elle les carottes crues quand nous les mangeons cuites, les courgettes rappées plutôt qu’en rondelles, une viande à la crème plutôt qu’à la moutarde.
J’aime cuisiner et j’alterne entre leur faire plaisir (et ME faire plaisir, il n’y a pas de raison) et leur faire découvrir de nouvelles saveurs, le tout en restant le plus équilibré possible. Ce qui peut être compliqué avec les mômes, c’est que leurs goûts évoluent sans cesse et que l’aliment qu’ils adorent un jour devient totalement infâme le lendemain. Alors, quand vraiment ça ne passe pas, on les laisse trouver une alternative. Un petit reste dans le frigo, une purée de légumes au congélo et l’affaire est classée.
Cuisiner et manger c’est aussi l’occasion de parler de saisons, d’environnement, du gaspillage, de ce qu’on pourra planter dans le potager au printemps. Ces valeurs qui sont les nôtres et qu’on souhaite leur faire partager.
Mais surtout, pour que manger reste un plaisir, et qu’ils se souviennent eux aussi de leur enfance à travers des petits plats faits maison qu’ils auront envie de transmettre à leur tour. Et parce que le temps du repas c’est le temps de partage familial par excellence, autant faire en sorte qu’il soit agréable pour tous.
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