Petites réussites – Dépasser le sentiment d’impuissance

Publié le 6 Mars 2015

Les plus-si-minis ont mille et une raisons de manifester leur déception :

  • Voir arriver de la soupe sur la table (horreur, malheur),
  • Retourner à l’école après les vacances (l’enfer),
  • Ne pas passer la journée devant un écran (trop injuste)
  • Abandonner une activité pour aller se coucher (insupportable)
  • Un parent pas disponible (inexcusable)

Cette liste est sans fin et s’allonge quotidiennement. Pas facile pour eux de gérer ces frustrations incessantes, d’autant plus quand la fatigue s’invite dans la partie.

La réaction qui apparait le plus souvent chez moi – et de nombreux parents j’imagine - est l’exaspération. Notre petit est encore en train de râler, c’est usant.

Sauf qu’à bien y réfléchir, mon problème à moi, c’est surtout que je ne peux rien faire pour l’aider ! Et d’ailleurs la première chose qui me vient généralement à l’idée c’est

Qu’est-ce que je pourrais faire pour qu’il se sente mieux ?

Je propose donc des solutions, et invariablement, aucune ne lui convient. Vient le moment où je me retrouve totalement impuissante. Je me sens mal, et je m’énerve. Voilà, c’est super, nous voilà tous les deux en colère, l’un contre l’autre, bien bien.

Heureusement, de plus en plus souvent j’ai une petite lumière qui s’allume :

La meilleure solution sera toujours la sienne !

C’est d’ailleurs ce que je me suis dit lorsque MissTer s’est étonnée de ne pas voir de féculents pour le repas l’autre soir. Même si j’ai accusé le coup parce que je venais de passer un moment en cuisine pour leur faire chacun un truc qui leur plaisait, j’ai préféré avaler ma salive et changer de sujet. Du coup, la miss est allée voir si elle trouvait son bonheur, et est revenue avec du maïs qu’elle avait déniché dans le placard. Bon côté féculent, on repassera, mais pour trouver sa propre solution, c’est gagné.

Tourner ma langue dans ma bouche avant de sortir une pique ou un conseil à deux balles : check.

Petites réussites – Dépasser le sentiment d’impuissance

Parfois c’est une autre lumière qui clignote, celle du :

Et toi quand tu es déçue, t’as vraiment besoin d’un conseil?

Allez, j’avoue, souvent j’ai juste envie de vider mon sac à une oreille attentive . Et les avis et propositions ont plutôt tendance à m’agacer qu’autre chose.

Le souci c’est que je ne suis pas encore une experte en écoute active, du moins ce n’est pas vraiment naturel pour moi et les enfants le sentent bien. Alors je pioche dans un autre outil à ma disposition : l’imaginaire. J’en ai encore fait l’expérience hier, et l’effet fût vraiment inattendu :

La fin de journée a été intense : retour du judo tardive avec Bull2Boy, qui suppose d’enchaîner les douches avec la préparation du repas en parallèle. Je suis seule aux commandes, et comme je les sens fatigués, je veux faire vite pour qu’ils se couchent assez tôt.

Arrive le moment de mettre la table, tâche qui incombe généralement aux enfants. MissTer joue avec son chaton tout-beau-tout-neuf pendant que Bull2Boy s’impatiente pour manger. Je lui demande de m’aider à mettre la table, ce qu’il refuse instantanément et fermement. Je respire, je n’ai pas envie que ça finisse en dispute. Mais en même temps j’ai vraiment besoin qu’on m’aide. Je finis par souffler et je dis:

Ce serait vraiment chouette si on avait quelqu’un à la maison pour mettre la table à notre place !

Et lui d’enchaîner que cette personne pourrait aussi ranger sa chambre. On continue de rêver à haute voix en imaginant tour à tour ce qu’on demanderait à cet individu, depuis le nettoyage des toilettes jusqu’à la préparation des repas, les soirs où on n’aurait ni le courage ni l’envie.

Premier effet kiss-kool : vider le lave-vaisselle tout en discutant s’est avéré beaucoup moins pénible pour moi.

Deuxième effet kiss-kool : Bull2Boy demande finalement:

Maman, tu m’aides à mettre la table ?

Je manque de m’étrangler de surprise. Lui qui se braquait il y a juste quelques minutes, voilà que, sur son initiative, il se propose pour mettre la table. Je retrouve mes esprits et nous voilà tous les deux à s’entraider, complices.

 

Faire appel à l’imaginaire pour renverser la vapeur: check.

 

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Rédigé par Aloès

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A
Toujours des petits pas finalement, et petit à petit les choses s'améliorent ! Tu parlais justement de l'imaginaire l'autre jour dans un de tes commentaires. Toujours ce pouvoir incroyable qu'on a à portée de la main et qu'on oublie le plus souvent.
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A
Oui, des petits pas qui montrent que mine de rien on intègre des outils et on les met en pratique plus ou moins naturellement. L'imaginaire m'aide beaucoup à accepter leurs frustrations, et à leur montrer que moi aussi j'en ai, et que rêver permet d'adoucir tout ça ;)
P
Quelle bonne idée! L'écoute active je m'y suis mise aussi, c'est vrai qu'au début ça semble artificiel!
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A
Oui, ils sont plutôt réfractaires quand je m'y essaye. Par contre j'ai l'impression que le CNV fonctionne mieux ;)