Anticiper : rêve ou sabotage ?

Publié le 27 Juillet 2015

Pour mon mariage, je voulais vivre une superbe journée, pleine de bonheur et d’émotions. Durant les mois de préparation, je me l’imaginais douce et pétillante, heureuse. Tout ce qu’on peut rêver de mieux pour son mariage. Et ce fût effectivement l’un des plus beaux jours de ma vie, durant lequel j’ai accumulé de nombreux merveilleux souvenirs. Et après laquelle je suis restée sur mon petit nuage durant près d’une semaine, à me remémorer toutes ces preuves d’amour et d’amitié qui l’on jalonnée.  C’est vrai qu’avec Eurêka nous avions formulé des demandes précises pour que cette journée nous ressemble vraiment. Et bien sûr, il y a eu des imprévus et même un ou deux petits couacs, mais ils sont restés vraiment insignifiants. Nous avons réussi à profiter de ces instants de grâce, à lâcher totalement prise le jour J, à nous laisser porter.

J’ai plusieurs souvenirs de vacances d’été qui me laissent un goût amer. Des jours un peu gris, de la frustration, là où je rêvais de détente et de bien-être. De fait, ces souvenirs me reviennent systématiquement en mémoire dès lors que des vacances se profilent. L’année dernière fut le point culminant je crois. Nous passions les vacances avec beaucoup de monde, dont une personne que j’apprécie mais avec qui j’ai du mal à cohabiter. Forcément, j’ai anticipé bien avant le départ que ces semaines auraient leur lot d'inconvénients, et je suis partie en vacances dans l’idée que ce serait compliqué de me détendre complètement. J’avais pourtant pris soin de m’entourer d’autres personnes adorables et importantes pour moi. Mais rien n’y fit, même si j’ai passé quelques bons moments, pas de décontraction totale et beaucoup d’exaspération.

Cette année le mois de juin fut intense, chargé, fatiguant, joyeux. Pile comme je le prévoyais ! Hasard ou coïncidence ?!

Tu dois te demander quel est le rapport entre ces évènements séparés de plusieurs années ? En fait j’ai récemment (re)pris conscience que je me préparais souvent à vivre les choses d’une façon ou d’une autre. Comment ça marche ? Alors non, je ne suis pas Mme JeSaisTout avec ses « Je te l’avais bien dit ! ». Je n’ai pas non plus de pouvoir de divination, point de Mme Irma, je t’assure. C’est beaucoup plus simple que cela : je me conditionne sans m’en rendre compte.

Dans les trois cas cités, et de façon récurrente dans ma vie, j’imagine et rêve les évènements avant même de les vivre.  Et force est de constater que ça marche ! Quelles que soient les émotions que je mets dans mes anticipations, elles se réalisent. Lorsque je projette de beaux moments, je les vis comme tels. Et lorsque j’imagine des obstacles, ça ne manque pas, ils apparaissent et je me focalise dessus au risque de ne plus savoir apprécier le reste. Voilà qui me fait beaucoup penser aux étiquettes dont parlent Faber & Mazlish, même si le contexte est très différent.

Anticiper : rêve ou sabotage ?

L'autre soir, alors que j’attends le retour de MissTer avec impatience, je me surprends à énumérer les raisons pour lesquelles ces retrouvailles, après trois longues semaines, pourraient ne pas être aussi réjouissantes que souhaité. J’anticipe des trucs désagréables et, pour couronner le tout, suppose déjà que je ne saurais pas comment y réagir… Du sabotage, voilà ce que je suis en train de faire ! Je m’auto-flagelle pour des évènements qui n’ont lieu que dans ma tête ! Là je crois bien que j’ai besoin d’un peu d’entrainement concernant le troisième accord Toltèque.

Heureusement que ces fameuses trois semaines ont été riches en réflexion et prise de recul, sans quoi je foncerais tête baissée dans mon propre piège. Je me vois déjà prendre le premier prétexte qui passe pour m’agacer et crier sur tout ce qui bouge. Au lieu de ça, je décide de profiter du retour de ma fille, de ces instants pour nous seules, sacré privilège des premières confidences post-colo. Je refuse que quoi que ce soit vienne se mettre en travers de ces retrouvailles tant attendues.

Et crois-le ou non, cette mise en condition paye. Cette soirée est vraiment douce et émouvante. Ce climat de partage dure d’ailleurs tout le week-end. Je prends le temps de redécouvrir ma fille, de la trouver sereine, épanouie, calme et grandie. Je me délecte de toutes ses aventures, qui me ramènent d'ailleurs à mes propres souvenirs d’enfance. Je comprends aussi que Bull2Boy a besoin d’une attention particulière, qu’il est délicat pour lui de devoir composer avec sa soeur après deux semaines en mode enfant unique. Je lui donne tout le temps et la patience nécessaires pour évacuer les frustrations et faire redescendre la pression.

Je me prouve ainsi que je suis capable d’agir plutôt que subir mes émotions et celles des autres. A chercher du négatif en tout, on finit par le trouver. Et l’inverse est également vrai, quelle chance !

J’ai bien l’intention de continuer dans cette voie, surtout avec les vacances en famille qui arrivent à grands pas. Cette année, c’est décidé, je profite et je me concentre sur l’agréable ! Quant au reste, je saurai bien le gérer en temps utile.

 

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Rédigé par Aloès

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A
Et puis je crois qu'on a pas mal de lectures similaires aussi ;) Douces vacances à toi aussi.
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W
Décidément on se ressemble beaucoup <3 Profite bien de tes vacances !
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