Et si nos enfants révélaient (aussi) le meilleur de nous ?

Publié le 31 Mars 2014

Je suis bien la première à le reconnaitre, en à peine deux ou trois ans passés en compagnie de nos minis, nous découvrons notre potentiel à crier, hurler, dépasser nos propres limites. Nous explorons les moindres recoins en matière d’exaspération, d’impatience et que sais-je encore.

 

Nombre de couples n’ont pas survécu à la tornade émotionnelle que provoque l’arrivée de touts petits. Même si, comme l’a si bien écrit Malise, ils n’y sont pour rien, ces petits monstres. Ils sont seulement l’étincelle qui allume la flamme de ce qui deviendra ici une bombe, là un feu d’artifice.

 

La nature humaine est tellement complexe que rares sont ceux qui peuvent se targuer de se connaître parfaitement, dès le plus jeune âge, non ? Et nos minis, ne sont-ils pas tels des chiots dans un jeu de quilles en équilibre instable ?

 

Le pire et le meilleur.

Le pire et le meilleur.

Pour ma part, avant d’avoir des enfants, je me laissais porter par la vie. J’avais des valeurs émanant de mon éducation, un mode de vie qui me convenait, mais je ne savais pas exactement où je voulais aller, qui je souhaitais devenir.

La naissance de mes enfants a été un grand bouleversement, d’abord parce que je pensais qu’être mère allait couler de source. Si tu es déjà passé sur mon précédent blog, tu sais que je me mettais le doigt dans l’œil, bien profond. Jusqu’à l’épaule.

Pourtant, aussi difficile soit-il, ce parcours est aussi l’occasion de se remettre profondément en questions. Je parle pour moi, ce n’est pas forcément le cas de tous (je pense notamment à Eurêka). Le fait de ne pas vivre au mieux ma condition de mère m’a imposé de réfléchir à celle que je voulais être. Puisque je ne me reconnaissais pas en reproduisant le schéma légué par mes parents, il allait bien falloir m’en trouver un autre. Un qui soit le mien, dans lequel je sois complètement à l’aise. Et c’est bien ce qu’il s’est passé. A force de chercher, de lire, d’écouter, de tenter des choses, j’ai laissé ma sensibilité me guider vers ce qui me convenait le mieux. Mon comportement avec mes enfants change donc peu à peu, me rendant chaque jour un peu plus sereine avec eux, avec moi-même. Et plus profondément, ce sont mes valeurs qui se font jour. Je me découvre plus affirmée dans mes positions que jamais. Plus sûre de moi. Rien de plus logique quand on pense que ce sont mes propres choix finalement. Il est plus facile de défendre ce que l’on connait bien, non ? J'ai aussi (re)trouvé confiance en moi. Et je peux te dire que, malgré les apparences, je partais de loin.

 

Les enfants nous bouleversent dans tous les recoins de notre vie. Dans nos convictions, nos valeurs, notre identité, notre couple, c'est vrai. C'est très difficile à vivre. Il est compliqué de trouver un nouvel équilibre, de se trouver soi, ou à deux, en tant que famille aussi. Mais je trouve que c’est un merveilleux cadeau, ce bouleversement. L’occasion de se construire soi-même, pour les aider, à leur tour, à se construire. L’occasion de prendre du recul pour mieux se retrouver ensuite. L’occasion de choisir qui nous voulons être et de tout mettre en œuvre pour y parvenir. De ne plus subir notre vie professionnelle, notre vie de couple, notre vie de parents. L'occasion de décoller les étiquettes trop longtemps subies.

 

Je me suis prise en main pour mes enfants, grâce à eux. Et en me faisant violence, j’ai découvert de quoi j’étais capable, qui je suis vraiment. A quel point il y a, derrière la colère et l’exaspération, une infinité de possibilités pour laisser apparaître le meilleur de moi.

Rédigé par Aloès

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A
Complètement d'accord avec toi. Je le constate chaque jour.Nos enfants nous poussent à être des êtres meilleurs, plus humains. Même si presque tout est à recommencer chaque jour, le chemin parcouru est saisissant et on a pas fini !
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A
Ta dernière phrase est tellement vraie ! C'est parfois dur de continuer mais aussi vraiment réconfortant de voir tout le chemin parcouru ;)
M
C'est extrêmement bien dit et bien écrit. En te lisant je mesure le chemin qu'il me reste à parcourir, car je me laisse encore bien plus souvent guider par mes émotions que par mes convictions. Mais comme je suis au clair avec ce que je souhaite, je me dis que tout n'est pas perdu... Merci pour ce clin d'oeil en tout cas, et pour ce texte plein de sérénité! Gros bisous.
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A
Merci ! Mais tu sais, la partie n'est pas gagnée pour autant, et la sérénité dont tu parles, je ne la ressens pas du tout dans mon quotidien (ce billet était programmé de longue date). Et mes émotions aussi me guident bien trop souvent... Mais il faut y croire, on va y arriver, bo'del ;)